Introduction

« La différence est de la première innocence, ou de la grâce, de quoi ? Du rapport du détail au tout. De mon détail (la roche d’eau) à mon environ (le pays). De mon détail (le lieu) à mon entour (le monde). Il n’y a dès lors pas de description réaliste qui tienne. Un détail n’est pas un fragment, il interpelle la totalité. Aucun « réalisme » n’aborde à la totalité (non totalitaire). A la totalité diffractée changeante. (…) La poésie révèle, dans l’apparence du réel, ce qui s’est enfoui, ce qui a disparu, ce qui s’est tari. Loin d’être un accident, ou un avatar, la différence, perceptible (réelle) ou non, est avant tout conductrice de cette quête, par quoi l’écho égaré de la rivière ou la ruine enfouie de la case   renaissent au chant : une composante, et plus avant, un relais, une liaison de ce qui persiste. »

Edouard Glissant, Philosophie de la Relation – Gallimard 2010

« Il n’est guère de pays plus beaux au monde que les Antilles Françaises. Elles méritent d’être aimées, visitées, étudiées. Elles présentent de tels contrastes, une telle variété de sites et de mœurs qu’il faut des années, malgré leur exiguïté, pour commencer à les connaître, à en pénétrer l’âme »

E. Revert, La France d’Amérique. Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Pierre et Miquelon, Les Éditions maritimes et coloniales, 1955

Cette première partie de l’Atlas dresse un aperçu général de la multiplicité des paysages Martiniquais, une sorte de portrait esquissé du divers. Progressivement, en dégrossissant et en affinant le regard, elle conduit à identifier des grands ensembles paysagers et, à l’interieur de ceux-ci, des unités de paysages différenciées. La carte des unités paysagères clôt la partie, complétée par une évocation des transitions de l’une à l’autre, plus ou moins rapides, plus ou moins fragiles, selon les secteurs.